Je m’appelle sœur Béatrice TCHI.IGNABE, née le 10/02/1985 à Méri dans la Région de l’Extrême-Nord Cameroun. J’appartiens à une famille chrétienne catholique de huit enfants, dont je suis deuxième. J’ai grandi dans la ville de Lagdo toujours au Nord Cameroun, où j’ai rencontré les Sœurs Missionnaires de l’Immaculée-PIME dans ma paroisse. J’ai été passionnée par le service dans l’Eglise, ce qui m’a poussé à m’engager dans divers groupes et mouvements de ma paroisse. Mon désir de me consacrer à Dieu dans cette Congrégation est né de l’admiration du travail et de l’internationalité que j’ai eu de ces Sœurs dans ma paroisse.
J’entre au couvent le 7 septembre 2008 à Yaoundé et juste après ma première Profession Religieuse le 25 mars 2014, je suis affectée dans les paroisses d’Ambam et d’Etoug-Ebe à Yaoundé, où j’œuvre dans la pastorale pendant deux ans. En 2016 mon Institut m’envoie aux études de philosophie à l’Université Catholique d’Afrique Centrale pour une durée de 3ans et le 29 octobre 2019 je reçois mon envoi en mission pour le Brésil-Nord. J’arrive au Brésil en Janvier 2020 juste deux mois après se déclenche la pandémie de Covid19. Je passe donc une année d’apprentissage de langue portugaise à la Maison provinciale dans la ville de Manaus dans l’Amazonie, et plus tard en 2022 je rejoins le Diocèse de Macapá toujours dans l’Amazonie où je travaille actuellement avec les jeunes dans la pastorale de la Communication (PASCOM), la Catéchèse, la Pastorale des enfants, les visites et Célébrations dans les villages. Et là, j’y découvre d’avantage la joie de la mission !
Plusieurs étapes ont jalonné et marqué mon parcours. Je ne saurais les citer toutes. Je retiens tout de même que j’ai eu des moments de joie, tout comme des moments de peines, de doute, de pleurs, d’incertitude, de découragement et d’angoisse. C’est ainsi que je me suis mise à l’école de Saint Paul, l’Apôtre des Gentils. Les paroles de Saint Paul ont été la source de mon réconfort, de courage et de détermination au milieu de tous ces sentiments mitigés et de ces épreuves. C’est pourquoi, j’ai choisi comme devise ces paroles de Saint Paul dans sa Lettre aux Romains, chapitre 8, 35: «Qui nous séparera de l’amour du Christ ?» Personne et rien de tout!
De retour dans ma terre natale (le Cameroun) en laquelle j’ai reçu l’appel de Dieu, grande est ma joie et énorme a été mon désir de me consacrer totalement à Dieu avec la bénédiction de ma famille naturelle, de ma Paroisse, de mes Amis et connaissances qui m’ont vu grandir et grandir aussi en moi cet élan missionnaire. C’était le 18 février 2023 que par la Profession perpétuelle le Seigneur dans sa grande miséricorde m’a fait grâce d’appartenir définitivement à cette grande et humble famille religieuse missionnaire. C’est une grande joie qui m’habite car le Seigneur m’a choisi pour que je sois un instrument de sa Parole.
Comment donc ne pas me mettre en posture du Magnificat pour crier comme Marie ma reconnaissance à Dieu : « Le Seigneur fit pour moi des merveilles, saint est son nom.» Luc 1, 49
Corrélativement, la Profession perpétuelle que je viens de faire est un engagement qui m’appelle à me configurer au Christ-Jésus, Lui le grand évangélisateur et missionnaire par excellence. Cet heureux évènement n’a été rien d’autre que le fruit de la grâce de Dieu, de mes parents qui ont accepté de me donner la vie et de faire de moi une chrétienne catholique, en m’inculquant dès mon jeune âge les valeurs humaines, morales, religieuses et sociales. Cette Profession perpétuelle est également un fruit de la Congrégation des Sœurs Missionnaires de l’Immaculée qui m’a accueilli et n’a ménagé aucun effort pour ma formation intégrale. C’est donc le fruit de tous ces efforts conjugués qui m’ont encouragé à aller de l’avant.
Ma vocation s’est construite et fortifiée au fil des jours. Tout au long de ma formation jusqu’aujourd’hui, Dieu a mis sur mon chemin des personnes discrètes qui n’ont jamais cessé de m’apporter leurs aides multiformes. J’exprime ma profonde gratitude à ceux-là pour leur sollicitude et marques d’attention. Le jour de ma Profession perpétuelle dans ma paroisse, j’ai senti en son sein un peuple unit, mature et généreux, capable de se lever et agir en bien comme un seul homme. Je suis très fière des fidèles de ma Paroisse qui m’ont beaucoup galvanisé par leurs soutiens multiformes, et cela me redonne beaucoup de ferveur et d’enthousiasme à aller de l’avant, car je sais que je ne suis pas seule mais je peux compter sur leur soutien et leurs prières. Je ne peux ne pas mentionner le soutien intégral et complet de ma famille biologique. Je suis reconnaissante a jamais pour mes parents et mes frères et sœurs, en lesquels j’ai observé une grande joie ce jour de ma Profession perpétuelle. Quelle grâce !!!
Par ailleurs, mon expérience au Brésil, surtout à Macapá a été très positive et m’a permise d’embrasser avec détermination cette étape décisive qui m’a conduite à la Profession perpétuelle. J’ai été plus marquée par l’engagement des laïcs au sein de l’Eglise. Cet engagement des laïcs m’a amené à comprendre que chaque fidèle est appelé à vivre sa propre vocation. Nous sommes tous appelés dans la même Vigne du Seigneur, chacun selon son état de vie. Laïcs ou clercs, nous avons un même appel, celui de vivre la charité qui conduit à la Sainteté. La vocation ou l’appel n’est pas une initiative personnelle. Dieu est toujours l’Initiateur de notre appel et nous disons OUI à cet appel. Et chaque vocation véritable demande un murissement, une détermination et une conversion, tout en prenant en considération que cette dernière ne sera pas exempte de difficultés.
Chaque vocation vécue dans la fidélité est un chemin de sainteté. C’est une vie qui sort des chemins établis par l’entourage et qui nous permet de vivre librement nos convictions profondes, de poursuivre notre recherche de Dieu et aussi d’être au service de nos frères et sœurs assoiffés de la Parole de Dieu. Les peines sont tous les échecs qu’on vit dans les difficultés quotidiennes de la vie communautaire, dans la fidélité à notre vocation et à notre charisme. Moi, j’ai été appelée et j’ai répondu, avec tous mes atouts et toutes mes limites. J’ai répondu à cet appel de Dieu en consacrant ma vie dans l’Institut des Sœurs Missionnaires de l’Immaculée-PIME qui a en son identité un caractère missionnaire. Je suis fière et je vis cette vocation avec joie.
Durant toutes ces quelques années de vie passées à l’intérieur de cet Institut, j’ai fait un peu ces expériences de joie, d’enthousiasme mais aussi des difficultés, des limites et d’échecs personnels. Consciente de tout cela, ma joie est tout de même grande de rentrer dans ma mission en Amazonie au Brésil où je sais que mes frères et sœurs m’attendent.
Sr. Béatrice TCHI.IGNABE, province Nord du Brésil