Du 5 au 10 février, j’ai participé au cours sur la Réalité de l’Amazonie, promu par l’archidiocèse de Manaus, pour les nouveaux missionnaires envoyés sur cette terre de mission, mais ouvert également à ceux qui reviennent de l’étranger pour reprendre contact avec la réalité actuelle.

Ont participé à ce cours 31 missionnaires, provenant du Congo, de la Romanie, de l’Italie, du Chili, de l’argentine, du Kenya, et d’autres régions brésiliennes (Etats de l’Esprit Saint, Bahia, Minas Gerais, Alagoas, Cearà, Rio Grande do Sul, Săo Paulo et Amazonas). Cette rencontre a duré 20 jours, caractérisés par un climat de convivialité très familier, amical et respectueux, même si on se rencontrait pour la première fois : des liens de maternité universelle qui nous ont enveloppé dans un climat merveilleux!

Avant de partager mon expérience, je voudrais présenter brièvement un profil de la région, à partir des données du Document du Synode sur l’Amazonie. Aussi appelé “Pan-Amazonie”, l’Amazonie est un territoire très étendu, avec une population estimée à un peu plus de 33 millions et demi d’habitants, dont 2 millions et demi d’indigènes. C’est une région vitale pour la distribution des pluies en Amérique du Sud et contribue au grand mouvement des vents autour de la planète grâce à l’espace formé par le bassin de l’Amazonie et ses affluents. L’eau et la terre de cette région nourissent et soutiennent la nature, la vie et les cultures de centaines de communautés d’indigènes, d’habitants des champs, d’afrodescendants (quilombolas), de métis, de colons, et d’habitants le long des fleuves et des villes. L’eau, source de vie, a une riche signification symbolique : le cycle de l’eau est un axe de connection. Il relie les écosystèmes, les culture et le développement du territoire.

Il existe une réalité multiethnique et multiculturelle. Les différents peuples ont su s’adapter à leur culture, ils ont construit et reconstruit leur cosmo vision, leur sens et leur vision de l’avenir. Les visages des habitants de l’Amazonie sont très variés. Outre les peuples originaires, il y’a des descendants métis nés de nombreuses rencontres – et affrontements – entre différents peuples. L’Amazonie est aujourd’hui une beauté blessée et déformée, un lieu de souffrance et de violence. Les changements du monde et de la société ont des conséquences negative sur la vie des populations locales.

Vous vous demndez peut-être pourquoi une amazone, née à Nhamundà et ayant grandi sur la rive du fleuve, est allée suivre un cours sur la réalité de l’Amazonie. Ce qui m’a mis en mouvement, c’est une invitaion et j’ai décidé d’ouvrir ‘un espace’ pour créer en moi une disposition positive dans le corps et dans l’esprit pour me convaincre que, bien que née ici, j’ai encore beaucoup à apprendre. Ce n’était pas facile de s’asseoir, d’écouter, d’assimiler, d’intérioriser, de participer, de rester connecté et tout le reste pendant 20 jours. Finalemet, j’ai décidé de participer parce que le cours était une occasion de reprendre contact avec ma propre réalité d’origine, qui a beaucoup changé au cours des 15 années que j’ai passées en tant que missionnaire en Afrique, au Cameroun. Donc, j’ai accepté la pro position et je m’y suis jetée avec beaucoup d’ententes.

Et ça en valait la peine! C’était l’occasion de souvenir, de connaître ce qui a changé dans le temps et de sentir que je dois encore marcher.

À la fin du cours, je peux dire que ce qui a particulièrement enrichi ma vision de la réalité amazonienne, ce sont les changements que j’ai perçus. Tout d’abord le mélange avec d’autres visages. Il faut apprendre à vivre avec cette nouvelle réalité. J’ai vu tant de changements dans tous les domaines (écclesial, familial, moral, d’infrastructures) qu’à un certain point je me suis sentie ‘étraangère’ dans ma terre, et j’ai senti la nécessité de m’adapter et de m’habituer à ces nouveautés. J’ai compris l’importance de rester ouverte aux nouveautés, de savoir affronter avec humilité ce qui n’est plus égal à ce que j’avais vécu dans le passé. Et je suis convaincue qu’en ce moment historique, il est fondamental d’être attentive, d’observer, d’écouter.

Il y’a beaucoup de richesses et dedéfis en Amazonie pour ceux qui, comme moi, reviennent de la mission au Cameroun. La première richesse que je peux énumérer est la présence de missionnaires venant d’autres régions du Brésil. Il a été très beau de les rencontrer au cours, toujours désireux d’aider et d’annoncer la Bonne Nouvelle de l’Évangile. La deuxième richesse a été l’occasion d’affrondir l’histoire, et ce en elle qui a un grand impact sur la réalité actuelle. Percevoir aussi que de nombreux mouvements écclésiaux luttent en faveur des persone les plus vulnérables et exclues. Écouter la voix des Évêques de l’Amazonie demander justice, voir l’engagement de nombreuses Congrégations religieuses missionnaires, témoins de la présence aux côtés des plus pauvres. Des laics, hommes et femmes, qui se mettent à disposition et s’engagent dans la mission en tant que baptisés.

Les changements et les nouveaux défis? Ils sont nombreux et dans tous les domaines de la vie des Amazoniens. En écoutant les iontervenants au cours, je peux dire que j’ai réalisé combien je dois reconnaître et approfondir les nombreux changements dans les persone, dans la jeunesse locale, dans la culture, dans la vie de l’Église et de la société. J’ai aussi trouvé un autre aspect très intéressant mis en évidence au Synode sur l’Amazonie : “Dans le programme accadémique, doivent être incluses des disciplines sur les thèmes de l’écologie intégrale, éco-théologie, théologie de la création, théologie indigène, spiritualità écologique, histoire de l’Église en Amazonie, antropologie culturelle.”

Un fait étrange qui m’a frappé est qu’au début du cours certains pensaient que j’étais bolivienne, peut-être pour l’apparence et l’accent. Je dois retrouver mon portugais, mais il est encore très tôt pour passer du français au portugais! Mon premier sentiment à été celui de me sentir étrangère dna ma propre maison… mais ensuite, le deuxième jourdu cours, j’ai eu la grande joie de rencontrer une soeur des Adoratrices du Sang du Christ que j’ai connu dans le passé.

Une autre expérience significative a été la visite d’une communauté de la banlieue de Manaus, appelée “Colonia Antonio Aleixo”. Nous avons été envoyés deux par deux dans les communautés de la paroisse. Le père Elton et moi nous avons été envoyés de l’autre côté, et nous avons dû traverser la rivière de canoa. Ce furt une journée riche de visites aux familles et aux malate. Le soir, nous avons fait une belle célébration avec les gens et un délicieux dîner ensemble. Un très grand merci popur la coexistence fraternelle de ce jour!

Même si je suis amazonienne, l’expérience vécue avec les autres missionnaires m’a beaucoup aidé à me sentir plus forte encore et renouvelée, pour mieux m’intégrer dans la cette nouvelle étape de formation à l’interculturalité et à l’inculturation, avec une conviction qui me soutient et m’encourage.

Que le Dieu d’Abraham, de Jacob et d’Isaac m’accompagnent sur ce chemin.

Soeur Lilian Marinho de Souza, Province du Brésil Nord.

 

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